Fond noir VS studio Équin
Comme beaucoup de clients m’interrogent sur la différence entre le fond noir et le studio, je me suis dit qu’il serait judicieux d’écrire un article sur le sujet.
Dans la photographie équine, les photographes parlent souvent de fond noir… mais pourquoi fond noir ? La réponse est plutôt simple : c’est en partie parce que le fond est noir ! … mais pas seulement.
Alors, qu’est-ce que ce fond noir ?
La photo sur fond noir est une photo avec un fort contraste de lumière naturelle. Elle est réalisée sans l’usage de flashs. Pour obtenir ce rendu, il faut une pièce sombre avec une ouverture sur la lumière extérieure.
Grâce au fort contraste de luminosité entre l’intérieur et l’extérieur, avec des réglages adaptés sur le boîtier photo, il est possible d’obtenir un fond qui paraît noir – ou presque. Pour que le sujet – ici, le cheval – soit correctement exposé (qu’il ne soit ni trop sombre, ni trop clair), il nous faut trouver la position idéale. Si le cheval reçoit trop de lumière il sera « surexposé », ce qui signifie qu’il apparaîtra trop clair, s’il n’en reçoit pas assez il sera à l’inverse « sous-exposé » et paraîtra trop sombre.
Le photographe dépend dans ce contexte de la lumière naturelle.
Dorénavant, lorsque je vous parlerai de fond noir dans mes articles, vous saurez à quoi je fais référence !
Voici une photo réalisée avec cette méthode :
Décryptons maintenant le studio
Le studio est une tout autre discipline. Elle demande beaucoup plus de préparation et de connaissances techniques… que ce soit en photographie ou en comportement équin.
Le studio demande également plus de place. Certains affirment que cette technique est réalisable dans le box du cheval, mais ce sont des inconscients. Hélas je l’ai déjà vu !
Afin de limiter les lumières parasites, le studio nécessite un espace couvert. Un manège est l’endroit idéal pour installer un studio dans votre écurie. Pour créer le fond, il faut un grand tissu tendu (noir, bleu, blanc, etc. … toutes les couleurs sont possibles).
Lorsque le tissu est installé, tendu dans le manège, reste à positionner les flashs avant la prise de vue. Ce sont eux qui vont « créer » la lumière qui viendra mettre en valeur les sujets, en sculpter les contours, …
Le flash
Les flashs envoient un éclair de lumière durant une fraction de seconde. Cet éclair est si rapide que l’œil du cheval n’a presque pas le temps de le voir. Eh oui ! … Contrairement à notre pupille, celle des chevaux met beaucoup plus de temps à s’adapter aux variations de luminosité.
C’est, entre autres, pour cette raison qu’il arrive que votre cheval s’arrête avant de sortir d’un endroit couvert lorsque la lumière est intense à l’extérieur. Il est ébloui et attend que sa pupille s’adapte à ce changement de luminosité. Instinctivement, il se méfie d’un danger potentiel, comme un prédateur qui pourrait l’attendre et profiter de ce moment de vulnérabilité. Ne jamais oublier qu’un animal, aussi proche de l’homme soit-il, peut toujours avoir des réactions réflexes, de survie.
Le flash permet de façonner et contrôler la lumière, le photographe n’est donc pas dépendant de la lumière naturelle.
Le modeleur
Pour finir, j’installe sur les flashs des modeleurs. « Modeleur » vient de modeler : on appelle plus communément cet outil une « boite à lumière » (ou « lightbox »).
Les modeleurs ont pour mission de diffuser la lumière émise par le flash. Ce sont des boites en tissu recouvertes d’un revêtement argenté, comportant parfois des couches de tissu blanc.
Je choisis les modeleurs en conséquence de l’éclairage souhaité pour mettre en valeur le cheval (il est possible d’avoir un éclairage très concentré et dirigé, ou à l’inverse une lumière très diffuse qui estompera les ombres…).
Pour résumer la différence entre le fond noir et le studio équin
Le fond noir se réalise dans un endroit sombre avec une ouverture directe sur l’extérieur (par exemple box, sortie d’écurie, …).
Nul besoin de matériel spécifique, le photographe joue avec la lumière existante, et le cheval n’a donc pas peur des éléments qu’il pourrait découvrir en studio.
Inconvénient : je suis dépendant de la lumière naturelle et les possibilités artistiques sont moindres.
Le studio s’exécute idéalement dans un manège couvert. Il nécessite l’installation d’un drap ainsi que des flashs équipés de leurs modeleurs. Ne dépendant pas de la lumière naturelle, les possibilités artistiques sont presque infinies… en fonction du bon vouloir du modèle équin, qui est parfois moins conciliant qu’un humain !
Pour certains chevaux, une séance de désensibilisation est utile voire nécessaire. Effectivement, à l’arrivée dans un manège dans lequel il n’a pas l’habitude de voir toute cette installation, le cheval peut être méfiant, peureux, prudent. Il faut avancer à son rythme, et je vous accompagne pendant toute la séance.
Pour moi, il est imprudent de réaliser des séances studio – comme j’ai déjà pu le voir – dans des boxs ridicules : si votre cheval prend peur il n’aura aucun moyen de fuir et risque de se blesser. Il faut de l’espace et du temps…